Le Grand Canyon

ф Human Creed ф Messages : 143 Date d'inscription : 24/08/2009 Age : 35

Khian a écrit:: Gare! Plus loin dans la vallée désertique de Carlotta, à l'extrême frontière avant les montagnes rocheuses de Pyrathia, se trouve le seul canyon de tout Twotf, et sa taille compense largement l'absence des autres!
Si vous voulez vous risquez à l'escalade de votre vie, les falaises de ce canyon sont pour vous car leur hauteur défie toute concurrence et à elle seule a découragé nombre d'aventuriers qui se croyaient assez braves pour la tenter.
L'endroit est sinistre à cause des vautours et du silence qui y règne. Rien n'y pousse, rien n'y vit, rien n'y vient. Si vous cherchez la solitude c'est l'endroit parfait!

ф Human Creed ф Messages : 143 Date d'inscription : 24/08/2009 Age : 35

Titouan a écrit:

[align=justify]---> transportés du Bal de l'été dans les jardins de crytal dans cet endroit par Titouan.

Serafina a écrit:: A sa première question, Serafina avait haussé des épaules, car elle même ne savait plus pourquoi elle avait posé cette question. Les pensées filaient parfois dans son esprit bien plus vite qu'elle ne le souhaitait, sans qu'elle réussisse à mettre la main dessus. C'est ce qui faisait dire à bien des gens qu'elle était complètement folle. C'était peut-être vrai, mais au fond qu'est ce que cela pouvait avoir pour importance? Elle était dérangée à sa manière. mais si on y regardait de plus près, tout le monde était un peu dérangé. Elle n'avait qu'à regarder autour d'elle pour voir des êtres si différents que n'importe quel humain en serait devenu fou. Après tout... Mais elle ne regardait pas. Elle n'arrivait pas à se concentrer, et elle n'avait pas assez d'empathie pour les autres pour leur accorder son attention. Son esprit s'arrêtait sur de vagues détails, qui pouvaient sembler inutiles. Mais c'était là ce qui faisait d'elle ce qu'elle était.
En parlant de notes, elle ouvrit sa paume. D'étranges symboles noirs se gravaient sur sa peau blanche comme s'ils avaient été marqués au fer blanc. Des gouttes de sang s'échappaient même des plaies à mesure que les caractères apparaissaient et disparaissaient.

"Tu vois, je n'oublie rien car j'ai une façon particulière de prendre les notes"

Seuls les diables et autres créatures des enfers savaient lire ce langage. Et chacune des choses que retenait Serafina se gravait dans son coeur avec autant de violence que ces mots pouvaient se graver au creux de ses paumes. Son coeur, si on pouvait l'observer, était strié de marques et de cicatrices, plus encore ses mains, ses poignets ou une quelconque autre partie de son corps. Chaque détail, chaque rencontre, chaque souvenir se gravait dans la chaire même jusqu'à former un mélange indescriptible de souvenirs et de sensations. C'était là une façon de lui rappeler à quel point elle était vivante et pas faite pour ce monde. C'était peut-être glauque ou effrayant, mais c'était aussi quelque chose qui faisait partie d'elle. Ainsi, bien que leurs chemins pourraient se séparer à n'importe quel moment, elle n'oublierait pas Titouan, pas plus que les autres personnes qu'elle avait pu rencontrer tout au long de sa longue vie.

"Ah? Et quelles sont donc celles qui t'ont apprit cet art?"

Ils s'étaient arrêtés et il semblait qu'à présent seul le son de leurs voix résonnait. La salle s'était vidée presque entièrement et une fois de plus Serafina n'avait pas vu venir les choses. Le monde allait beaucoup plus vite qu'elle, elle était tellement en retard sur tout, qu'elle était obligée de suivre la cadence malgré elle. Voilà pourquoi elle appréciait n'être qu'avec une personne. Lorsqu'elle était entourée d'un groupe de personnes, elle devait suivre les conversations, suivre le cours des choses. Maiss c'était se faire violence pour elle. Elle aimait tellement se laisser plutôt bercer par les flots, le cours de la vie. Avec Titouan elle ne pouvait que suivre leur conversation, sans se soucier de savoir combien de temps avait passé ou combien de temps elle était restée dans son monde d'autarcie.

Soudain, elle éclata d'un rire résonnant. Rejetant en arrière ses longs cheveux sombres, elle ne pouvait réprimer ce rire. Les fées...

"Les menteuuuses!" sifflota-t-elle. "Est-ce réellement ce que les fées t'ont raconté?"

On ne pouvait pas dire que Serafina connaissait très bien les fées. Elle avait été beaucoup plus proche des humains, car quelque part ils étaient de sa famille. Mais les fées lui étaient connues. C'étaient de très bonnes actrices et de parfaites hypocrites.
Dans son coeur, Serafina ne pouvait se distinguer beaucoup de succubes. Elle était la fille d'un diable, elle était née pour ne être une. Elle avait juste choisi une autre voie malgré elle. Mais les succubes étaient des fées un peu moins gentilles rien de plus. Au fond, elles ne poursuivaient qu'un but commun. Et voir comment les fées réussissaient à attraper des hommes dans leurs filets, Serafina ne pouvait que rire.

"Tu as donc été élevé par les fées?" demanda-t-elle avec un large sourire. C'était étonnant, lui qui n'était pourtant pas une fée. Il avait quelque chose d'étrange en lui, elle n'arrêtait pas de se le dire. Mais jamais elle n'aurait cru que cela venait des fées. C'était si peu probable... "Les fées, elles sont absolument géniales! Décidément elles aiment raconter n'importe quoi à qui veut bien les entendre. Elles séduisent comme elles respirent. Et elles plaisaient à tous, car elles savent si bien ce qui est séduisant."

Elle ne se voulait ni moqueuse, ni méchante. Au contraire, elle plaisantait et semblait avoir trouvé là une information qui attisait sa curiosité. Un homme qui avait été élevé par les fées... mais qui les avait quitté? Etait-ce réellement possible? On disait pourtant qu'on ne revenait pas de chez les fées. Surtout pas lorsqu'on était un homme. Le monde semblait rempli de curiosités toutes plus incroyables les unes que les autres et cela rendait folle de joie Serafina.

Et puis les questions qu'elle soulevait apportaient aussi des réponses sérieuses. Elle s'arrêta de rire, et l'écouta avec la gravité qu'aurait une petite fille à qui on serait en train d'expliquer quelque chose de très compliqué. Son histoire était tout à coup incroyablement triste. Un enfant seul, abandonné, perdu et oublié de tous. Voilà qui rendait tout à coup Serafina très triste. Comme si elle évoluait avec les sentiments de se sinterlocuteurs. Lorsqu'ils riaient, elle aussi. Et lorsqu'ils se faisaient graves, elle s'accordait à eux. C'est d'elle même qu'elle l'avait serré dans ses bras, parce qu'elle aimait la proximité physique. C'était encore là un petit détail qui lui rappelait combien elle était humaine, physique, existante. Elle n'avait pas d'âme, mais elle avait un corps. La seule chose à laquelle elle pouvait se raccrocher.

"Un mélange? De plusieurs origines différentes? Comme moi alors."

C'était là une remarque plus pour elle même que pour lui. Elle n'aimait pas être un mélange, on l'avait beaucoup rejeté pour ça. Les diables ne voulaient pas d'elle pour cette raison. Et même si elle ne voulait pas non plus d'eux, elle était vexée de n'être rien à leurs yeux. Les humains aussi avaient peur d'elle. A raison, mais c'était blessant aussi.
Au moins elle n'était pas seule dans ce cas. Comme elle le serrait toujours dans ses bras, elle déposa un baiser dans son coup, regardant par dessus son épaule. Et soudain, elle vit. Elle vit la salle presque vide. Ses pupilles s'élargirent et ses lèvres se glacèrent. Titouan put sentir qu'elle était soudain parcourue comme d'un spasme léger. Cela pouvait ressembler à un sanglot, mais s'en était pas un. Dans la poitrine soudain comprimée de la diablesse, l'air vint à manquer. Elle serra ses doigts, s'agrippant involontairement au vêtement de Titouan. Soudain elle n'avait plus envie d'être ici. Cet endroit l'oppressait et lui faisait presque peur. L'angoisse monta à la gorge, la noua solidement si bien qu'elle ne voulait plus du tout rester à cet endroit.

"Allons nous en, s'il te plait, je ne me sens pas bien ici" murmura-t-elle soudain en s'écartant de lui, mais en serrant toujours convulsivement sa manche comme si elle était terrifiée.

Elle aurait pu partir en courant, sans laisser de traces. Elle aurait pu s'évanouir dans la nature et ne plus jamais revenir. Elle même ne savait pas ce qui la prenait. Mais dans un coin de son esprit encore un peu conscient elle se raccrochait à l'histoire que lui avait raconté Titouan. Elle voulait connaitre son histoire, elle voulait qu'il la serre dans ses bras. Et si elle partait, il ne le ferait pas. Alors elle ne le lâchait pas, comme si c'était la seule chose qui pouvait la retenir ici.
Titouan aurait pu croire qu'à force de boire l'eau de mer, en se noyant, son esprit avait été traumatisé et que le trauma ne s'exprimait que maintenant. C'était peut-être le cas. Mais c'était peut-être aussi autre chose.
La salle de fête l'avait attiré, elle avait adoré les sentiments qui s'étaient échangés ici. Mais à présent il y avait un vide. Les gens étaient partis, des verres trainaient par terre. Il y avait une ambiance qu'elle seule pouvait décéler. Serafina haïssait la fin des choses. La fin d'une histoire, la fin d'une fête, la fin d'une route... Les fins la paniquaient. C'était la fin qu'elle avait vu par dessus son épaule. Une fin à laquelle elle voulait échapper.

"S'il te plait" supplia-t-elle, une dernière fois.

Titouan avait dansé, il s'était laissé emporté, oubliant ou il était et presque même - presque - avec qui. Parce qu'il était comme ça et qu'il se donnait à cent pour cent à toute chose qu'il faisait et tout personne qu'il croisait et qui l'intéressait. Il aimait être en compagnie de Serafina, même si elle était dangereuse, se laissait coulé au fond de la mer, réglait de vieilles histoires avec d'autres filles aussi torrides qu'elle et menaçait - qui sait - de lui briser le cœur un jour. Ou pas. Il voulait, il désirait ardemment qu'elle représente quelque chose pour lui, qu'elle reste imprimée dans sa vie même si elle devait disparaître un jour ou l'autre. Alors il s'était laissé emporté dans cette danse oubliant le moment, l'instant, l'endroit ... le reste. Il ne voyait pas la désertion du lieu et ne pouvait pas capté - à cet instant - le trouble qui allait envahir Serafina. Parce que sans le savoir il était entraint le lacher les forces qui dormaient en lui ...

Il stoppa un instant s'emparant de la main de La jeune diablesse après qu'elle lui ait parlé de notes. Il ne suivait plus du tout la conversation, il ne savait plus ou il en était et si elle avait oublié sa question, lui même ne se souvenait plus de sa propre réponse. Il ne savait donc plus - A ce moment précis - de quoi elle parlait et il lui semblait étonnant ce qu'elle lui disait. Prendre des notes ? qui s'imprimait dans sa chaire, mais quelles notes ? Et quelle étrange façon de le faire, vraiment fascinante. Il caressa un peu la paume de la jeune fille avant de la relâcher. Il se sentait étrange comme si quelque chose de vieux, de dangereux, de puissant grognait tout au fond de lui. Il avait déjà ressenti cela deux fois. La toute première fois avec givy quand il lui avait sauvé la vie alors qu'elle le torturait, et la deuxième avec Jasmin quand le chaos s'était déclenché et que la prophétie avait été entendu de Morganne.

"Quel art ?" demanda t'il troublé

Mais oui quel art ? de quoi parlait-elle ? Il n'arrivait plus à s'en souvenir et juste au moment ou il lui demandait cela quelque chose prit vit à coté comme une représentation de théâtre entourée d'une étrange aura doré. Il y avait là une femme aux cheveux argentés, blessée, et elle faisait face à un jeune enfant qui lui disait les mots les plus blessants qui soient.

"Les fées ..." répondit-il finalement sans savoir à quoi cela faisait réellement allusion.

Cela lui était déjà arrivé, Avec Jasmin, pendant le chaos, A l'époque il n'avait pu croire que ça venait vraiment de lui, il avait cru à un illusion mais non. Il se rendait compte dans ce tourbillon qu'il pouvait faire apparaitre n'importe quelle scène de la vie à n'importe quel moment à ses cotés, il pouvait voir, savoir, montrer et reproduire tout ce qui se passait. Bien qu'il ignora qui étaient Morganne et Laar. Et il n'aimait pas cela, il voulait faire disparaitre ce qui se passait car il ne maîtrisait pas ce pouvoir et c'était peut-être bien la seule chose qui lui fit réellement peur.

"le les ... menteuses ? de quoi serafina ? que m'ont-elles dit ?"

Il se sentait complétement perdu, désorienté et peut être ne pouvait-elle encore voir ce qui se passait ou le prenait-elle pour quelque chose de véridique qui se passait juste là. En même temps il se sentait transporté ailleurs, dans plusieurs endroits. Il était là, mais aussi dans pyrathia, et dans Ur mor, et dans les terres sauvages, et dans le centre du monde et ... tout tournait comme dans un manège. Il allait devoir prendre su lui, faire un effort surhumain ou sinon il allait devenir fou alors il tacha de se concentrer pour en revenir à la question, aux fées, à la danse ... ne pas se disperser en milles petites miettes dans tout l'univers. Il voulait encore passer du temps avec elle avant de disparaitre, un tout petit peu de temps ....

"Oui .... Non, elles ne m'ont pas dit cela Serafina, je crois que celles qui m'entouraient étaient de cette trempe et j'étais un peu comme une mascotte, un jeune bébé qui grandissait vite et tétu comme un âne. Elles ne m'ont jamais fait de mal, enfin rien de rédhibitoire"

Il sourit, tachant de se mettre au diapason de celui de la diablesse, il n'était pas vexé ou même troublé par ses propos en fait il s'y raccrochait pour ne pas se laisser avalé alors qu'il se voyait passer d'une endroit à l'autre aussi vite que la lumière. Il en avait mal au cœur mais rien il ne laissait rien transparaître ne comprenant pas bien ce qui était entrain de lui arriver. Il croyait - c'était une supposition - que son pouvoir sur le temps était peut-être entrain de revenir le rechercher pour le ramener là d'où il venait.

"Serafina ...." soudain il se disait alors qu'il l'avait sous les yeux qu'elle allait disparaître et qu'il ne la verrait plus jamais et il voulait garder le gout de sa peau sur ses lèvres comme un souvenir. "Oui elles plaisent à tous, en général, tu as raison" répéta t'il se demandant ce qu'il allait faire alors que de nouveau à coté d'eux se matérialisait une scène.

Une femme rousse, sur une chaise, un diable, de la race de serafina qui la torturait mentalement, il semblait n'en être qu'au début et lui disait qu'il pourrait tout lui faire et surtout le pire car elle n'était pas aussi pure qu'elle pouvait le penser. Et lui Titouan se pencha vers Sa folle diablesse et posa ses lèvres sur son front, puis son nez longuement .... puis .... Il se recula brusquement sujet à un vertige et se rattrapa à elle.

"Oui un mélange ... Mais personne ne sait de quoi, il à été évoqué, les fées, les anges, les démons mais sans aucune certitude, mais toi ... quel mélange s tu donc ?"

Il ne lui semblait pas qu'elle lui en ait jamais parlé, c'était peut-être les sensations qu'il vivait maintenant qui lui faisait oublié malgré qu'il tenta de retrouver des souvenirs qui filaient comme le vent. Et puis il restait intéressé aussi par tout ce qu'elle pouvait dire à propos d'elle-même. Car c'était sa passion de savoir comment et de quoi les gens se forgent pour devenir ce qu'ils sont sont. Unique en leur genre. il se demanda soudain si le temps le ramenait à son époque si Serafina qui le tenait serait emportée aussi, et il voulu la lâcher pendant quelques secondes. ne pas lui imposé un endroit qui ne serait pas le sien mais justement elle se rapprocha de lui à cet instant lui demandant de partir.

sur le coup il ne sut pas lui répondre car la force qui le possédait devenait de plus en plus puissante et si pour la jeune fille ils étaient toujours dans la salle de bal pour lui il était perdu et il fallait qu'il encre ses pieds dans la terre et qu'il lutte, lutte avec rage pour rester là. Bien sur il avait désespérément tenté de retourner à son époque - enfin ... - mais ça devait être quand LUI le voulait et non imposé quand il n'y était pas préparé dans un moment qu'il ne voulait pas perdre. Aussi lutta t'il avec tout sa puissance qui était immense et ...

Silence.

Le silence régnait dans le grand canyon, là oui il venait de se transporté ou s'arrêter avec Serafina. il était sur le bord d'une falaise et la vue était vertigineuse, sauter là aurait été une expérience des plus enivrantes mais il tomba à genoux pâle comme la mort alors que se déroulait à nouveau sous leurs yeux une scène ou deux vampires, visiblement frère et sœur étaient entrain de se déchirer.

"Va-t-en, disparais."

furent les derniers mot de la vampire avant que la vision disparaisse. Il leva le regard et aperçu serafina juste en face de lui. Il lui fit un grand sourire un peu comme si rien d'inhabituel ne s'était passé. Il tentait d'une certaine façon de ne pas abordé les transformations qu'il venait de subir arborant une bonhommie qui n'était peut-être pas vrai. Ou qui l'était.

"Et ici ? ca va mieux ?"[/align]

Serafina a écrit:: Serafina ne savait plus réellement de quoi elle parlait. Elle l'avait su à un moment mais elle ne le savait plus. C'était étrange, elle ressentait plein de choses à la fois. Elle voyait presque la salle de balle se dissoudre sous ses yeux. Le sol se craquelait et les murs de la tente prenaient feu. Elle aurait pu avoir peur, mais elle se dit soudain que c'était dans sa tête. Tout ce qu'elle voyait, était dans sa tête. Dans des moments de folie elle avait des crises de lucidité. Elle se voyait clairement, folle. Elle se savait folle. Elle savait qu'elle avait perdu l'esprit et qu'elle ne l'aurait plus jamais à nouveau. Mais ces moments de lucidité ne comptaient pas. Ils ne duraient pas.
Elle battit des cils et son regard fut attiré par Titouan à nouveau. Il disait quelque chose, mais elle ne comprenait pas. Pour pouvoir comprendre ce qu'il disait il lui fallait quitter la lucidité. Alors elle plongea à nouveau dans les limbes de son esprit malade, et se retrouva à ses côtés.

"Elles mentent toujours. En fait tout le monde ment, tout le temps. Sur ce qu'on est, sur ce qu'on désire. On ment comme on respire" remarqua-t-elle avec philosophie, l'air perdu dans ses pensées.

Leur conversation n'avait plus de sens depuis un moment déjà. Elle n'entendait pas ce qu'il lui disait, et ne comprenait pas ce qu'elle disait elle-même.
Mais du fond de ses pensées, elle entendit son prénom. Il avait sonné comme le son d'une cloche à ses oreilles. Serafina, l'ardente. L'ange de la perdition, l'agent du supplice. Les séraphins, les gardiens du trône céleste. Quel étrange nom pour une fille du diable. Le bien et le mal semblaient tellement entrelacés que personne ne pouvait être assez fort pour prétendre les distinguer.
Du fond de ses pensées elle entendit ainsi son nom et se réveilla.

"Oui?"

C'était Titouan qui l'appelait, qui avait prononcé son nom. Ses jambes semblèrent se dérober sous lui, et il tomba dans ses bras. Mais elle ne flancha pas. Elle était plus solide que de la pierre, plus forte que la plupart des créatures qui peuplaient ce monde. Car elle était une créature venue d'ailleurs, une puissance d'outre-tombe. Elle le retint afin qu'il ne se brise pas au sol. Comme si de rien n'était. Comme si son vertige soudain était normal. C'est à ce moment là qu'il lui demanda qui elle était. Elle baissa légèrement la tête et murmura à son oreille :

"Je suis la fille d'une humaine et de Satan"

Un sourire avait étiré ses lèvres car malgré les ragots, malgré la haine, elle s'aimait ainsi. Elle n'était pas une diablesse comme une autre. Elle était encore moins une humaine comme une autre. Mais lui, avait parlé de sang angélique. A son contact elle aurait du être révulsée alors. Elle avait une haine des anges, gravée au sein même de sa chaire. Pourtant son contact ne la brûlait pas. C'était étrange et fascinant. Elle ne pouvait ressentir ce qu'il ressentait, voir ce qu'il voyait. Elle ne savait pas ce qui lui arrivait, elle ne s'en préoccupait même pas.

Puis soudain, le silence se fit autour d'eux. Et Serafina revint à elle. Elle tenait toujours fermement Titouan, mais les forces lui manquèrent. Tout à coup elle n'était plus la diablesse, elle n'était plus en proie à la folie. Elle ne put retenir son corps et il tomba à genoux. Entrainée avec lui, elle se retrouva à genoux aussi, le tenant toujours par le bras. Quelque chose n'allait pas. Le vent qui balayait le canyon souleva les cheveux sombres de Serafina. La frayeur se dessina de sur son visage.

"Titouan, qu'est ce qui se passe?" demanda-t-elle d'une voix où la panique perçait déjà.

Elle posa ses mains contre son visage, mais il était comme perdu dans un songe. Elle n'osait le secouer de peur de lui faire du mal. Et de nouveau il était comme d'habitude, le sourire aux lèvres. Encore surprise, et choquée, elle put enfin regarder autour d'elle. La splendeur de l'endroit lui arracha un cri. C'était immense et effrayant, fascinant et terrible à la fois.

"Qu'est ce qui s'est passé?" redemanda-t-elle, ignorant sa question.

Elle ne voyait pas de quoi il parlait. Elle allait mal? Elle n'en avait plus souvenir. Sa frayeur dans la salle de bal s'était effacée de sa mémoire.

Titouan a écrit:: *Je suis la fille de satan et d'un humaine*

C'est là que son esprit s'étati repris, là qu'il avait pu se raccrocher à sa vie, à twotf refusant en l'instant de repartir dans le pays perdu. C'était venu trop tôt ou trop tard c'était selon. Entre Jasmin et Serafina il se serait laissé emporté mais l'instant avait été mal choisit et lui même ne comprenait rien à ce qui avait pu se produire. Et dans son esprit raisonnait *satan**satan**satan**satan**satan**satan**satan**satan* comme si c'était une chose grave alors qu'il trouvait ça plus qu'intéressant. Sans la comprendre davantage - chose qu'il n'aurait jamais avancé - beaucoup de choses s'éclaircissaient. Notamment ses acointanes avec les autres diablesses. Et comme il n'avait pas entendu les mots échangés avec Vanille, il avait pensé à la fin que ca devait être de vielles connaissances qui préféraient le cacher.

"je ne sais pas"

Il était à genoux et c'était bien tout ce qu'il savait répondre puisqu'il n'avait aucune idée de comment tous ces pouvoirs marchaient, ni même ce qu'ils étaient. Il était devenu très pale comme si il avait perdu beaucoup de sang et pourtant il n'avait aucune plaie. Tout juste s'il saignait un peu du nez, ce qu'il ne remarqua pas. Après tout il ne se trouvait pas devant un miroir et toutes les sensations oblitéraient la petite humidité au dessus de ces lèvres. IL se souvenant qu'ils s'était dit des choses mais il ne savait vraiment plus quoi bien qu'il fut persuadé que c'était surement très intéressant. Il tenta de se relever mais n'y arriva pas et donc en désespoir de ause il s'assit - les jambes dans le vide - au dessus du canyon.

"Je ne sais pas bien, mes pouvoirs ont encore fait les capricieux et tu voulais changer d'endroit mais .... le reste"

A la belle paire qu'il formait ainsi sans mémoire, ce n'était pas une habitude de Titouan, il n'avait juste pas de passé, enfin il ignorait ses origines et ça lui donnait parfois l'impression d'être inexistant. Ce qui était faux bien sur, mais la puissance dissimulée en lui provoquait des fois des choses si étranges qu'il se retrouvait dans des endroits ou il n'avait aucun souvenir du comment il y était arrivé.

"Ca m'arrive parfois" murmura t'il comme pour lui-même comprenant malgré tout que l'explication était assez sommaire et qu'il était naturel que la curiosité de Serafina soit aiguisée.

"Je matérialise les gens et les choses qui se passent en temps réel"

Il l'avait dit d'un air songeur, alors que jusque là il avait toujours prétendu ne pas comprendre ni savoir. Mais c'était sorti tout seul, comme une évidence, comme si tout au fond de ses cellules il était parfaitement bien au courant de ce en quoi il était fait. D'une certaine façon il s'étonnait lui même mais ça n'apparaissait nullement sur son visage. Parce qu'il était las ... épuisé par ce épisode. Il ne luttait donc plus avec les vérités qui s'empressaient de se libérées par sa bouche. Il répondait donc à la diablesse tout en s'éclairant lui même sur les choses.

"Sans, semble t'il, que les événement ou les chose ne soient dérangés ni n'en soient avertis, un parfait espion en quelque sorte. Mais au lieu ...."

Il se tue se rendant compte qu'en fait Serafina ne se souvenait plus de cela et que la question qu'elle lui avait posé avait un rapport avec leur changement de lieu. Ainsi parlant il devait avoir l'air d'un fou, mais après tout ils seraient deux dans ce cas.

"On a voyagé dans le temps, toi et moi, très vite ... à peine quelques minutes et nous avons réapparus ici. Mais nous aurions pu nous retrouvés à une autre époque. Mon pouvoir .... est très instable .... dangereux peut-être ?"

Il se penchait dangereusement vers le vide, aimant cet impression d'aspiration, il aurait suffit qu'il glisse, peut être qu'elle le pousse et il tomberait. Là tout au fond. Il ne savait pas ce que ce pouvoir pouvait provoqué, il ne s'y était intéressé que pour les services qu'il pouvait lui rendre ignorant les sages paroles de Vivianne. Il savait qu'il avait eut tord mais il ne s'en voulait pas, il se demandait simplement si sa présence simplement à la longue ne pourrait provoqué une vaste faille à retardement pour toutes les fois ou il l'avait invoqué sans que cela ne fonctionne.

"Tu crois que je suis aussi un menteur ?" demanda t'il soudain un bout de conversation lui revenant.

[ tu peux le pousser si tu veux et la libérée le temps de régleer ses comptes avec Vanille ou continuer ]

Messages : 4 Date d'inscription : 28/02/2010

Serafina demeura assise, l'air perdu. Le vent la faisait frissonner, et pourtant elle ne le sentait pas. Elle hésitait. S'offrait à elle une perspective intéressante. Ce grand canyon, dont le vide l'attirait irrésistiblement, était pareil à son âme. Il y avait un vide immense en elle, qu'elle cherchait désespérément à combler. Elle aurait pu basculer, se laisser aller à ce vide dans son âme. Elle aurait pu se laisser aspirer et nul ne saurait alors ce qu'il serait advenu d'elle. Elle pouvait basculer dans un autre monde, celui de la folie pûre. Elle pouvait libérer la diablesse en elle, libérer ce qu'il y avait de plus terrible. Titouan avait bien entendu et bien comprit, elle était la fille de Satan. Satan, le diable, le mal suprême, le roi des démons. On lui donnait des titres et des noms multiples. mais cela ne changeait en rien sa véritable nature. Une nature destructrice et puissante. Une nature dont Serafina avait hérité. Une nature qui n'était pas un danger pour ce monde uniquement parce que la folie de la jeune femme l'empêchait de raisonner correctement. Si seulement elle pouvait bâtir un plan, lier ses pensées, elle pourrait mettre ce monde à genoux. C'était si facile... il ne fallait que tendre la main et saisir l'opportunité. Il suffisait de se débarrasser de la folie. Se débarrasser de la peine dans son coeur.
Elle fronça les sourcils car quelque chose n'allait pas. Quelque chose la distrayait. Un son à ses oreilles, ininterrompu. Elle leva les yeux et vit alors que Titouan lui parlait. Titouan. Elle sourit. L'opportunité qu'elle avait faillit saisir, qu'elle avait effleuré du bout des doigts s'évanouit comme un nuage de fumée, en douceur. Le temps de cligner des yeux, Serafina était redevenue elle-même. pauvre erre de ce monde, une folle sans but ni avenir. Mais une folle humaine, une folle dotée d'un coeur capable de souffrir et comprendre. Et non la machine qu'elle pouvait devenir, en tant que véritable diablesse.

"Tes pouvoirs? Tu es capable de faire cela... Tu en as de la chance"

Elle tendit la main et essuya le nez de Titouan, barbouillé de sang. Elle porta ses doigts ensanglantés à ses yeux pour quelques instants, perplexe. les diables n'étaient pas des vampires, ils ne se nourrissaient pas de sang. Mais le sang avait quelque chose d'excitant pour eux, comme pour leurs congénères inférieurs, les vampires. Jamais Serafina n'avait comprit qu'elle ne pouvait mourir en se déversant de son propre sang, comme elle avait cherché à le faire par le passé. La vue de ce sang l'excitait, lui insufflait de la vie, alors même qu'elle cherchait mourir. Avant de plonger dans ses pensées, elle essuya sa propre main contre sa robe.

"Mais là tu n'as pas fait que matérialiser, tu as pu nous amener à un endroit différent"

Enchantée, elle bondit soudain sur ses pieds, chassant ses cheveux sombres, qui lui tombaient devant les yeux.

"C'est incroyable! Tu es la personne la plus puissante que je connaisse!!"

Cette vérité avait jaillit de sa bouche, un peu malgré elle. Elle semblait tout à coup ravie, comme si cette nouvelle était réellement importante pour elle. Elle ne savait pas sur quoi elle se basait pour le dire, mais elle le savait. Et elle allait très probablement oublier très vite qu'elle l'avait pensé. Mais en cet instant, court instant, elle avait énoncé une vérité qui s'était affichée devant elle avec une évidence flamboyante. Il était l'être le plus puissant qu'elle connaissait. Titouan était l'un des êtres les plus puissants de ce monde.

"Ce n'est pas dangereux" s'exclama-t-elle, en posant ses mains sur ses épaules, pour mieux le regarder. "C'est magnifique! Cependant..." Elle s'assit à nouveau à ses côtés, prenant ses mains entre les siennes, "Tu as l'air exténué. Es-tu sûr que ça va?"

Il était pâle comme tous ces gens qu'elle avait vu sur leur lit de mort. Une pâleur qui ne l'avait jamais préoccupé, car le sort des autres lui importait peu. Car tout tournait autour de son unique personne, autour de Serafina. Elle était le centre de sa propre attention, depuis fort longtemps. Et jusqu'il y a très peu. Alors qu'elle parlait, une étrange chaleur s'était dégagée de ses mains. Comme elle tenait toujours Titouan par les mains il put sentir cette chaleur, la sentir passer dans ses propres mains puis remonter le long de ses bras. Il put la sentir ensuite descendre le long de sa colonne vertébrale et atteindre ses jambes, puis ses pieds. C'était comme un liquide chaud qu'on faisait glisser sur sa peau, sauf qu'elle réchauffait les muscles et donnait une dérangeante sensation de vigueur. Toute personne qui aurait sentit cette chaleur serait morte. Car ce que dégageait Serafina était du poison mortel, une force terrible, envoutante et anesthésiante. Utile et efficace mais mortelle pour toute personne incapable d'en supporter les effets. Cependant Titouan était lui même le fils des Enfers, sans même le savoir. Au lieu de succomber à cette force il ne pouvait que s'en nourrir.

"Ce qui est instable n'est pas toujours dangereux ou déplaisant" murmura-t-elle à voix très basse, en lâchant ses mains. "L'instabilité fait vivre. Rien n'est pire que l'immobilité, les choses figés. la vie est mouvante et peu importe les conséquences. Tu as un terrible pouvoir, mais il n'y a pas de quoi en être si effrayé"

Il s'était penché vers le vide et elle en avait fait de même naturellement. Elle ne souffrait pas de vertige. Bien au contraire, le danger l'enivrait et lui rappeler qu'elle était vivante. Que cette vie était susceptible de s'arrêter et qu'il fallait donc en profiter avant que le couperet ne fasse sauter sa tête. Car elle savait parfaitement que ce couperet finirait bien tomber. Il tomberait plus vite pour elle que pour les autres.
La question de Titouan la força à le regarder et elle le transperça littéralement de son regard. Plus rien dans ce regard n'évoquait la folie, ou ses absences. C'était comme si pour la première fois depuis très longtemps Titouan avait face à lui une personne parfaitement lucide, parfaitement maitresse de ses propres actes et pensées. Une personne qui se souvenait parfaitement de chaque chose dite.

"Nous sommes tous des menteurs un jour ou l'autre" Elle tendit de nouveau la main et la passa sur la joue de Titouan. mais au lieu de s'arrêter, elle descendit le long de son cou, où elle s'immobilisa. Elle pouvait sentir son sang battre contre sa main, à travers la mince couche de peau de son cou. Ces pulsations, qui rappelaient les battements de son coeur la firent sourire, sans qu'elle sache pourquoi. "Mais je ne fais pas de la quête de la vérité l'objectif de mon existence. Alors peu importe le mensonge ou la vérité"

Il semblait que le pouvoir de Titouan n'affectait pas uniquement le monde. Il affectait aussi les personnes qui l'entouraient, du moins il affectait durablement Serafina. Son pouvoir chamboulait son fin équilibre. Il la rendait folle, avant de la retrouver plus lucide qu'elle ne l'avait été depuis plus de quatre siècles. Leur saut dans le temps l'avait d'abord plongé dans une léthargie sans queue ni tête. A présent elle sentait en elle une clarté comme elle n'en avait plus ressenti depuis son suicide. Quelle était la prochaine étape? Nul ne le savait, Serafina encore moins que les autres, elle qui ne se rendait compte d'aucune de ses transformations. La clarté pouvait partir d'un instant à l'autre. Mais pour l'instant elle demeurait toujours là, tout comme la main de la diablesse, sondant toujours les battements de coeur de Titouan. Il lui semblait que tant qu'elle le touchait, elle pouvait échapper à l'assaut de ses pensées. Elle redevenait elle-même. Elle redevenait la vraie Serafina. La vraie diablesse. Et non la folle humaine.

» Le Grand Hall