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 La villa des roses

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Morganne
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MessageSujet: La villa des roses   La villa des roses EmptyLun 22 Fév - 19:34

Asaliah a écrit:
Une ancienne villa, complétement ouverte en son milieu et possédant une piscine qui a été restaurée par Iah-hel, qui y vit desormais quand elle n'est pas au Tenshi ou par monts et par vaux. Elle est entourée de magnifiques roses et sa porte est toujours ouverte même s'il ne s'y trouve personne. Tout le monde est bienvenu et trouvera de quoi boire, se nourrir et tout ce dont il aura besoin.

La villa des roses Greek_Villa_by_Artiste_LiLi
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Morganne
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MessageSujet: Re: La villa des roses   La villa des roses EmptyLun 22 Fév - 19:39

Serleena a écrit:
Il y avait une chose que Serleena ne comprenait pas: comment, d'aux côtés de Titus, tranquillement installée dans les Cieux, elle s'était retrouvée au beau milieu de cette plaine qu'elle reconnaissait comme le coeur de Twotf... Elle avança de quelques pas incertains, mais d'une façon étrange, elle savait très bien où elle allait et pourquoi.
Elle ne comprenait pas ce qui se passait, et tout en même temps, le savait très bien. Seulement, c’était la première fois de sa vie qu’une telle chose lui arrivait. Dans la hiérarchie angélique, les Anges Gardiens sont placés directement après les simples Anges ; ils ne sont guère plus puissants, seulement considérés plus dignes de confiance puisqu’on leur confie la tâche importante de protéger certains êtres vivants…
Serleena, elle, était passée presque directement au rang d’Archange. Ce qui signifiait qu’elle pouvait être vouée à devenir la Gardienne d’une Ame, mais en général, les Archanges sont appelés à de plus grands devoirs. Et il était très vite apparu que Serleena n’était pas vraiment de ceux qui veillent sur les autres… du moins quand elle était plus jeune. Elle était alors trop obnubilée par ses désirs de vengeance pour voir autre chose. Il n’en était plus ainsi aujourd’hui, mais étant un Ange déchu, elle n’avait jamais pensé qu’une chose pareille lui arriverait. Voilà pourquoi ce qui se passait lui était si inconcevable.

De plus, n’ayant jamais été un Ange Gardien, elle n’avait donc jamais connu les pouvoirs qui leur sont particuliers : elle les possédait, mais pour la plupart, ne pouvait les exercer. Le don d’ubiquité, par exemple. Il en était en elle. Mais il ne servait qu’à rester en permanence et quelles que soient les circonstances auprès de son protégé : en d’autres termes, elle n’avait jamais pu l’utiliser. Avant aujourd’hui.
Elle savait qu’elle était en cet instant même toujours auprès de Titus, probablement inconsciente de ce qui venait de se passer, et tout en même temps, elle était ici. Elle s’était dédoublée. C’était toujours elle, mais avec une conscience à part. Car, comme Serleena l’avait appris auprès de Cerridwen, le don d’ubiquité, chez les Anges, ne fonctionne pas de la même manière que sur toute autre espèce. L’être dédoublé devient détenteur d’une conscience à part entière, et il n’est nullement relié à son double… autrement dit ; l’un n’a pas conscience de l’autre (ou juste assez pour savoir que son don est en pratique), leur pensées ne sont pas reliées, non plus que leurs douleurs…. Ce n’est qu’au moment de la « réunification » que les deux consciences, les deux mémoires se rejoignent, ainsi que les altérations, corporelles ou physiques, qui s’en suivent. Bien sûr, si l’une mourrait, l’autre aussi, instantanément… mais c’était leur seul lien : celui de la vie. Elle n’était donc pas qu’un fantôme. Elle était très exactement une parfaite copie d’elle-même, séparée d’elle. En revanche, elle était à présent étroitement liée à son protégé, vers qui elle avançait toujours aveuglément. C’était très étrange. Même de loin, elle ressentait quelques ondes de ce qu’il ressentait et aurait pu aisément lire dans ses pensées… A présent cet être, quel qu’il soit, était unique pour elle. Où qu’elle soit, sa voix lui parviendrait. Même au milieu d’une foule, elle le reconnaîtrait par l’aura qu’il dégageait et qui n’était visible que pour elle. Et même perdu au milieu des univers, elle saurait toujours, toujours le retrouver, aussi longtemps que ce lien durerait… aussi longtemps qu’elle serait son Ange Gardien. Une telle intimité était d’autant plus paradoxale que toute relation entre un être et son Ange Gardien devait toujours rester « strictement professionnelle ». Elle n’était là que pour le remettre sur le droit chemin.

Contrairement à ce que la plupart des humains pensent, les Anges Gardiens ne sont pas associés à une personne dès leur naissance et ne les protègent pas jusqu’à la fin de leur vie. Ils leur sont attribués à un moment fragile de leur existence, à la croisée des chemins, où ils sont chargés de les conduire dans la bonne direction… et qu’ils y arrivent ou qu’ils échouent, dès que ce chemin est emprunté, ils disparaissent. Il ne leur appartient pas de rester plus longtemps à leurs côtés. Ce ne sont pas eux qui choisissent leurs protégés, le Destin le fait pour eux. Il arrive cependant que certains êtres exceptionnels, voués à un grand avenir, soient surveillés et protégés toute leur vie durant, afin de s’assurer du bon déroulement des choses. Car de même qu’il existe des anges gardiens, les hommes sont en proie aux démons tentateurs, bien évidemment chargés… de les pousser dans l’autre direction.

En l’occurrence, Serleena ne comprenait toujours pas. Pourquoi elle ? Après tant d’années, le Destin l’avait choisie… elle était curieuse de découvrir qui donc avait besoin d’elle, d’elle et d’aucune autre. Parfois, le Destin fait étrangement les choses…
Elle précipita le pas quand elle sentit dans sa chair toutes les vibrations qu’il émettait, pleines de désespoir et de colère, quelque chose qui la lacérait… Voilà encore quelque chose qu’elle découvrait. Elle eut un petit sourire amer tout en pensant pour elle-même qu’évidemment, on était bien plus motivés pour sauver quelqu’un qui souffre si cette souffrance se reflète sur nous même... Et celle-ci était intolérable, il lui fallait stopper ça au plus vite. Elle se mit à courir. Elle ne voyait presque rien, mais intuitivement, elle connaissait si bien le chemin que même aveugle elle n'aurait pas été plus ralentie.

Plus elle s’approchait, plus le bourdonnement était distinct. Et Serleena commençait à réaliser qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il fallait faire. Elle n’avait jamais fait ça.
Et soudain, elle s’arrêta. Là. Un enfant.

Un enfant ?

Déconcertée, elle se pencha sur le petit corps recroquevillé, agité de soubresauts, et s’en saisit. Il était aussi léger qu’une plume. Il reposait entre ses bras comme une mariée lors de sa nuit de noces, le corps glacé, frêle, si léger… Une aura brillait faiblement autour de son corps et dès qu'elle le toucha, les vibrations s'apaisèrent, comme s'il l'avait appelée, tout ce temps. Pas de doute, c'était lui.
Son visage terrifié lui rappelait quelque chose. Impossible de savoir qui. L’espace d’une seconde, l’image de la petite fille qui avait embrassé Moebius lui revient. Mais c’était un garçon qui gisait entre ses bras, pas une fille.
Elle l’observa longuement. Elle connaissait ces traits, elle en était sûre.

Et puis soudain, peut-être à cause du lien qui les reliait, elle sut. Ses mains se crispèrent, et elle manqua lâcher le corps. Les larmes aux yeux, elle avait soudain en elle une véritable rage pour le Destin. A quoi jouait-il ?
Que faisait Laar ici, seul, abandonné, sous cette forme ? Et puis elle se rappela le malaise de Moebius et leur combat. Elle comprit. Mais que s’était-il passé ? Et pourquoi Morganne n’était-elle pas auprès de lui ? C’était tellement injuste. C’était à la fée de s’en occuper, pas à elle. Elle avait assez donné. Il avait joué avec son cœur comme avec une marionnette, et maintenant elle devait le sauver ? Pourquoi ? Pourquoi ferait-elle une chose pareille ? Elle se sentait tellement lasse… mais ne pouvait s’empêcher d’éprouver un pincement au cœur en le regardant, même après tout ce qui s’était passé, même avec son visage d’enfant… Elle était peut-être vraiment tombée amoureuse, après tout. Mais c’était fini. Ca devait finir. Elle soupira. Ce serait dur, et elle ne pensait objectivement pas être la mieux placée pour faire ça. Mais peut-être qu’au fond c’était ce qu’on attendait d’elle. Peut-être qu’on lui donnait une occasion de guérir une bonne fois pour toutes, et à Laar de se racheter. Le pauvre enfant…. Elle eut un petit sourire amer. Voilà qu’elle était une mère d’adoption et qu’il lui faudrait s’occuper de cet enfant ! Qui l'eut cru?
Pas elle en tout cas.

Que faire maintenant ? Il était toujours là, entre ses bras… Elle décida pour commencer de lui trouver un endroit plus agréable… et le porta jusqu’au Sud de Carlotta. Elle était certaine d’y trouver un endroit convenable, et la Villa des roses, qui était alors déserte, lui parut être un endroit parfait. Elle aurait pu l’emmener en sécurité, aux Cieux, mais elle pensait que rencontrer son double ne serait pas forcément une bonne idée.
Elle grimpa donc les marches de la villa, et déposa le corps de l’enfant sur une balançoire assez grande pour faire office de canapé, avant d’entrer à l’intérieur, chercher couvertures, eau chaude, et éponge… Cela fait, elle revint à ses côtés, le couvra, puis commença à lui passer délicatement de l’eau tiède sur le front pour réchauffer son corps de glacé, sans se douter que, quelque part dans ce vaste monde, quelqu'un en faisait autant pour Morganne...

Il paraissait si fragile... Tout en l’observant, elle suspendit son geste l’espace d’une seconde, et soupira :


« Laar… »


Laar a écrit:
Au son de son nom, il ouvrit les yeux en hurlant et attrapa d'un geste vif le poignet de Serleena qui venait de lui passer une éponge sur le visage.
Il resta là, haletant, les yeux grands ouverts fixant l'ange. Sa poigne était étonnament forte pour un si petit garçon. Mais il ne la voyait pas. La fièvre seule guidait ses gestes. Lentement, ses doigts glissèrent, ses paupières retombèrent et de nouveau il était allongé dans les couvertures, cette fois presque inerte.

Il avait à peine eu conscience de ces bras qui l'avaient porté depuis le centre de l'univers, d'avoir changé d'endroit. Il ne voyait plus rien du monde qui l'entourait. Il était emmuré dans sa douleur. Il avait fait un long voyage en lui-même et y avait vu tant de noirceur, tant de noirceur... C'était intolérable.
Son esprit s'était envolé dans l'éther de la conscience et s'y était longtemps tordu, pendant que son corps hurlait et toussait. Comme lors de ses crises. Sauf que son âme également avait souffert, cette fois. Il s'était noyé dans une mer de larmes, de fiel et de sang. Il souffrait. Pourquoi souffrait-il ? Lui même n'en avait aucune idée, mais le sentiment était d'une violence telle qu'il le brisait en mille éclats de douleur.



Il ouvrit les yeux. Avait-il fait un rêve ? La fièvre avait soudainement baissé. Il grelotait.
Il y avait cette odeur... L'odeur des roses.

Ses lèvres étaient blanches comme la mort. De grandes cernes noires sous ses yeux d'enfant.

Il avait mal aux mains et mal aux pieds. Il sentait les derniers enflés et blessés. Il regarda ses mains. De petites mains blanches lacérées par ses ongles.
Il se rappela d'un coup d'où il revenait.

Morganne... Il la détestait. L'avait-il perdue ? Morganne, où était-elle, il devait la voir, il devait lui baiser le front et panser ses plaies, il devait lui dire qu'il l'aimait et qu'il retrouverait ceux qui lui avaient fait du mal. Il...

Laar...
Quelle douleur.

Ses lèvres tremblèrent. Il leva les yeux et vit Serleena.


"Oh... Pardonne moi."

Alors, allongé sur le dos, il se mit à sangloter, quitte à se noyer dans ses larmes.


Serleena a écrit:
Il était difficile pour l'ange de savoir ce qu'elle devait faire pour Laar, car elle ne comprenait toujours pas ce qui s'était passé. Mais quoi que ce fut, ç'avait été violent. Elle ne l'avait jamais vu ainsi. Pire; elle avait toujours connu Laar avec un tempérament enjoué et flamboyant, ce n'était pas cet enfant recroquevillé et torturé qui sanglotait doucement... C'était étrange. Adulte il avait toujours ressemblé à un enfant joueur et insouciant, et à présent enfant il semblait porter sur ses frêles épaules le poids de toute une vie d'adulte bien remplie... une vie pleines de douloureuses conséquences.

Il ouvrit les yeux et se mit à grelotter. Il faisait pourtant bon ici, même à l'extérieur. Serleena posa sa main sur le ventre de l'enfant, et sa paume émit quelques rayonnements diffus qui se propagèrent sur toute la silhouette de l'enfant, lui apportant chaleur et guérison. Cette maladie là n'était pas la principale, c'était plus à l'intérieur qu'elle devrait soigner, et elle ne pourrait pas le faire aussi facilement, elle le savait. Mais chaque chose en son temps. Pour le moment, elle ne voyait pas quoi faire de plus. Elle ne pourrait pas l'aider tant qu'il ne serait pas en état de lui expliquer ce qui s'était passé. Elle soupira. C'était douloureux, pour elle aussi. Pas seulement à cause de toutes les émotions qu'il lui transmettait et qui la mettaient à fleur de peau, mais parce que les choses avaient cessées d'être simples entre eux... Et pourtant, avant c'était si facile, si agréable... Elle regrettait ce temps là. A présent qu'elle était revenue pour de bon, elle se mêlait pour la première fois réellement aux vies de ceux qui l'entouraient... et il n'y voyait pas que des bonnes choses.

Les cicatrices sur ses bras commencèrent elles aussi à disparaître peu à peu. Et après...? Etait-elle là simplement pour l'aider à retrouver se forme originelle? Ou, au contraire, devaient-ils reprendre tout du début? Recommencer... une nouvelle vie, peut-être un nouveau Laar... tout en prenant garde à ne pas se faire avoir, elle... par ses sentiments.

Malgré ses effets bénéfiques, il tremblait toujours et il sembla enfin prendre réellement conscience d'où et avec qui il était.
Il se mit à pleurer et murmura quelque chose. Elle suspendit son geste, retira sa main et resta quelques secondes immobile. Enfin, l'air de rien, elle recommença à appliquer à gestes lents et maîtrisés des compresses chaudes sur son front avant de demander, très simplement:

"Pourquoi?"


Laar a écrit:
Il toussait et pleurait en même temps, comme un petit enfant. Les larmes inondaient ses yeux et son nez, coulaient le long de ses joues, formaient de petites flaques dans les creux de son visage. Il hoquetait. Il chassait la peine de son corps. Il en ressortirait lessivé, vidé, mais sans doute apaisé pour quelques temps dans sa tourmente.
Mais pour le moment, il pleurait simplement, il ne savait pas trop pourquoi, parce qu'il souffrait, parce que pour la première fois depuis des décennies il avait véritablement ouvert les yeux.

Il tourna la tête vers Serleena. Les larmes coulèrent sur les couvertures. Il avala sa salive, renifla, s'essuya les yeux avec le dos de son poignet et fronça les sourcils.
Il avança la main et effleura les lèvres de Serleena du bout de l'index.


"Pardonne-moi pour ça, s'il te plait.
S'il te plait pardonne-moi."

Peut-être l'avait-elle pris pour rire. Peut-être pas. Il avait peut-être brisé son coeur. Comme il avait brisé de lui de Morganne - ou du moins comme il l'avait frappée, vu sa réaction. Il ne s'expliquait pas ce qui lui était passé par la tête à ce moment-là. Ce qu'il avait fait aussi bien que ce qu'il avait dit. Il aimait vraiment Serly. Il voulait qu'elle reste sa grande soeur, sa meilleure amie. Il ne voulait pas la perdre. Pour rien au monde...

Il se rappelait la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. C'était aux cieux, ils avaient eu un "petit accrochage". Curieux, comment les choses commencent. Curieux, aussi, comment elles se finissent.


Serleena a écrit:
Même si Serleena savait en partie ce qu'avait fait Laar et devinait, bien plus, ce dont il était capable, elle n'arrivait pas vraiment à lui en vouloir. Il faisait trop de peine, là, avec son visage enfantin et son gros chagrin, plus gros que s'il venait de perdre son nounours préféré. Et intérieurement, l'image la fit sourire. Elle avait détestée être son ennemie et adoré être sa meilleure amie. Elle n'avait pas aimé le rôle d'amante mais elle se plaisait à présent dans celui d'ange gardien, de mère de substitution, ou de grande soeur. Comme c'était étrange. Qui eut cru qu'un tel jour viendrait? Elle ne savait plus trop où en être avec lui. En elle, un million de sentiments contradictoires butaient entre eux: amitié, fraternité, amour... mais aussi pitié, colère, tristesse... et perdu, dans tout cela, la vague notion de devoir. Car c'était à présent en son devoir de l'aider.
Lequel lui était vraiment utile? Quel devait être son rôle? Un peu de tous, sûrement.

Elle le laissa effleurer ses lèvres de sa petite main sans bouger, sans rien dire, son regard mauve fixé sur celui, larmoyant de Laar.
Elle ne répondit pas pendant un certain temps. Elle avait été sotte, elle aussi. Et ce n'était probablement pas à elle qu'il avait fait plus de mal.
Evidemment, ses implorations avaient un goût que ne pourraient avoir nulle autre... c'était comme si elle s'implorait elle-même tant cette supplication résonnait au fond de ses propres tripes...

Une mèche tomba devant ses yeux, et elle le regarda toujours au travers d'elle. Elle voyait, même en fermant les yeux. Et son regard était plein de tristesse... non de colère contenue. Ce n'était plus le temps pour ça. Elle avait aussi de quoi s'en vouloir. Elle s'était comportée comme une idiote avec Moebius. Peut-être qu'elle aussi lui avait brisé le coeur. Elle espérait que non.
Elle aussi se souvenait de sa rencontre avec Laar... l'un des premiers êtres rencontré sur cette terre, l'un des seuls toujours présents. Et puis elle songea à Titus, espérant que la conversation évoluait normalement et surtout, qu'elle aurait auprès de lui une nouvelle constante dans cette nouvelle vie.

Enfin, tout en redressant la couverture qu'elle monta jusqu'aux épaules de Laar, elle détourna le regard sur le côté, rêveuse. Et puis elle revint à lui.

"Je te pardonne, répondit-elle, très simplement.


Tiare a écrit:
[align=justify]Dans une des chambres de la villa des roses s'était assoupi Tiare. La longue marche qu'il avait effectué pour venir jusque là l'avait épuisé. D'autant que l'affrontement avec la vampire n'avait pas été de tout repos. Il se réveilla. Reposé. Il était temps pour lui de se mettre en quête de la famille qui était la sienne. Et qui se trouvait par ici d'après les dires qu'il en avait eut. Mais il ignorait complétement qui il devait chercher et ou. Ni même ce qu'il devait demandé. Peu importe il fallait partir l'esprit vaillant.

Sortant de sa chambre, après quelques pas, il tomba sur une étrange vision. Une femme et un enfant. Il s'arrêta quelques instants fouillant dans sa poche. Il en ressorti quelques bonbons qu'il donna à l'enfant. Loin de supposé qu'il était en présence de son grand père. Aussi lumineux que l'enfant était sombre. Fils de Laurë et Rowan. Doublement fée/démon.

"Bonne journée" dit il simplement en s'éloignant sans se douter que plus il se mettait en quête de sa famille moins il en était prêt.
[/align]
[ prochain poste ( pour Selene ) Aux pieds de la chute dans l'observatoire ]


Laar a écrit:
Ses paroles l'avaient apaisé, et, le regard à présent perdu dans le vide, il avait tout à fait cessé de pleurer. Le pardon... Il en avait profité, souvent. Il y avait eu droit. Une dernière fois, il avait été pradonné par Serleena. Ce serait la dernière fois.
Morganne, elle, ne lui pardonnerait jamais. Tout était à jamais brisé entre eux deux.

Il fallait arrêter de se flageller. Ses rouler à ses pieds ou se se rouler loin de ses pieds ne changerait rien.
Mais voulait-il continuer à vivre dans ces conditions ? Voulait-il à jamais renoncer à la fée ? Alors il faudrait trouver un nouveau sens à sa vie. Mais en trouverait-il jamais ? Quelle force avait-il encore pour continuer d'avancer ? Il savait au fond de lui qu'il ne renoncerait jamais tout à fait. C'était du déni. C'était un cauchemar. Comment était-ce possible ?

Il était perdu dans les ténèbres.


"Pourquoi m'as-tu rerouvé ?"

C'était tout ce qu'il trouvait à dire.
Morganne l'avait vu, elle lui avait parlé, et jamais elle ne l'avait reconnu avant qu'il lui dise des mots que lui seul aurait pu dire. Son propre amour n'avait vu en lui qu'un enfant abandonné.
Mais Serleena... Serleena l'avait trouvé et l'avait ramené. Comment avait-elle su son état ? Comment avait-elle su sa douleur ?

c'était sans importance et il regretta d'avoir posé la question.


L'homme passa avant que Serleena ne répondît. Laar reçut les bonbons avec ahurissement. Cet homme... Il était sûr de le connaître. Il l'avait déjà vu quelque part. Quelque chose en lui éveillait des souvenirs. Mais tout lui échappait sans qu'il pût mettre le doigt dessus.
La main toujours ouverte, il le regarda s'éloigner, les yeux ronds.


Serleena a écrit:
Laar commençait doucement à se calmer et ses pleurs se tarirent, au grand soulagement de Serleena. Même sous la forme d'un enfant, c'était déroutant de voir Laar pleurer. En plus, il avait beau avoir perdu en carrure, il avait indéniablement quelque chose dans l'air, les attitudes qui ne trompaient pas, ne permettaient pas de douter. C'était lui. Elle avait un tas de questions à lui poser, mais il n'était pas encore temps qu'elle l'accable avec ça. Il n'était peut-être pas encore prêt à en parler, et elle ne voulait pas le forcer, même si elle aurait aimé comprendre. Elle avait une vague idée que c'était lié à Morganne, car elle ressentait de fortes ondes qui lui évoquaient inévitablement l'image de la fée aux cheveux argentés.

Elle passa une main sous ses cheveux pour toucher son front, et puis la retira. Encore une chose étrange. Ne plus sentir cette chaleur que dégageait toujours le démon, autrefois.
Un complet désespoir, un abattement sans fin s'emparait de son âme, elle le sentait, et il fallait lutter contre ça. Ou il l'entrainerait dans sa folie avec lui.

La formulation de sa question la fit tiquer. Pourquoi, et non comment.
Difficile à expliquer... que devait-elle lui dire? Qu'avait-il envie entendre? Elle opta pour la simple vérité:

"Pourquoi?... j'ai entendu ton appel, Laar. Même si j'avais voulu l'éviter, je n'aurais pas pu. Mais de toute façon, je ne le voulais pas. J'étais furieuse contre toi, mais en souvenir de tout ce que tu m'évoques de bon, d'agréable et de réconfortant, je suis incapable de le rester. Et puis j'ai l'impression que tu es assez puni."

Elle soupira. Le plus incroyable était encore à venir. Elle cherchait ses mots.

"Je ne sais pas pourquoi, ni comment ça se fait, mais si j'ai entendu ton appel, c'est que nous sommes en quelque sorte... liés. Pour être exacte... je suis ton Ange Gardien."

Les mots étaient partis tous seuls, d'un coup, et auraient pu paraître ridicules dans bien d'autres circonstances. Et puis ne lui laissant pas le temps de vraiment analyser ce qu'elle venait dire, un homme surgit comme une fleur, passa et repartit aussi vite, lâchant au passage quelques bonbons et une formule de politesse à laquelle ni Laar ni elle ne surent répondre, sous le coup de la surprise.
Bon, au moins ils étaient seuls, à présent.
Elle reposa son regard sur Laar et soupira une fois de plus, soupir qui ne semblait être que l'ancêtre d'une longue et fertile lignée...
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MessageSujet: Re: La villa des roses   La villa des roses EmptyLun 22 Fév - 19:41

Laar a écrit:
"Mon ange gardien ?"

Toujours le regard dans le vague, Laar avait bêtement répété ces mots.

A jamais là pour veiller sur lui. Il avait un ange gardien ? Sa foutue bonne étoile s'était matérialisée brusquement devant lui. Les choses devenaient concrètes. Jamais il n'avait pu ou su mourir. Les chairs à l'air, il s'en était toujours sorti. Quelqu'un, tôt ou tard, avait fini par le ramasser, par le penser, par prendre soin de lui. Même dans les plus sombres endroits.
Laar n'était pas autorisé à mourir. On n'avait jamais voulu lui accorder le repos éternel. Il était un ouragan, coincé sur terre, un ouragan dans une âme prête à exploser, qui à la fois ne pouvait supporter sa propre existence mais en même temps l'adulait.

C'était la malédiction du moine.

A présent il était lié à Serleena. Pourquoi à ce moment-là ? N'avait-il pas été proche du trépas à plusieurs reprises auparavant pendant la présence sur Twotf de l'ange ?
Pourtant... avait-il jamais souffert de la sorte ? Il était mort à lui-même.
Il n'était plus que l'ombre de Laar, l'ombre physique, l'ombre de son âme.

Il voulait hurler, il voulait brûler le monde. Mais jamais rien ne sortirai de ces mains-là. Jamais rien que du sang et de la sueur.


Il enfourna d'un coup tous les bonbons dans sa bouche. Le sucre lui rendit quelques couleurs et un peu de vivacité. Soudain, il se redressa à genoux et s'approcha de Serleena. Il posa ses deux mains sur ses épaules, planta son regard dans le sien et prit une grande inspiration.


"Mystic.
Je ne sais pas ce que je vais devenir. Ma raison de vivre m'est partie. Nous ne pouvons pas nous comprendre l'un l'autre, nous ne l'avons jamais pu. Les coutures qui retenaient de force nos deux coeurs faisaient mal, et je les ai arrachées, et j'ai arraché avec mon coeur. Elle... M'a tué.
Mystic, je ne suis qu'un torrent de violence et de rancoeur et de tristesse, et je suis coincé dans cette enveloppe inutile qui me livre aux maux des humains, à la fièvre, au sang. Cette vie que tu as sauvée, elle ne vaut plus rien. Tous mes amis passés, je les ai tués ou perdus ; toi, tu te tiens seule devant moi. Tu as repêché les lambeaux d'une âme qui aspire à la délivrance !

Regarde-moi !"

Il ne s'expliquait pas cette colère soudaine. Il ne voulait pas lui faire mal, il ne voulait pas l'agresser, mais tout cela sortit avec la force du désespoir, sans qu'il pût l'éviter.
Ses petites mains serraient un peu plus fort les épaules de Serleena.


"Mystic, regarde moi ! Est-ce que tu crois que tu es capable de me rendre mes ailes, de me rendre ce feu dans les veines ? Est-ce que tu crois que tu es capable de me rendre la vie et de faire de moi quelque chose de meilleur que ce que j'étais déjà et qui a failli ?!"


Serleena a écrit:
Serleena s’était imaginée que la pilule serait dure à avaler – c’était le cas pour elle aussi -, mais en voyant l’air hagard de Laar qui répéta ses mots sans les comprendre, elle se fit la remarque intérieure qu’en fait, ce serait encore plus dur qu’elle ne l’avait cru.

Et pourtant, il ne posa pas plus de questions. Et elle n’ajouta rien de plus, elle ne répéta pas ce qu’elle venait dire ; ils l’avaient tous deux très bien entendu. Elle était prête à lui dire tout ce qu’il voudrait savoir, mais à défaut, elle n’en dirait pas plus que nécessaire, et pour le moment elle ne jugeait pas utile d’en dire plus. Et puis il semblait comprendre, accuser le choc. C’était une bonne chose, un souci en moins. Chaque problème éliminé les rapprochait de leur libération, celle qui permettrait à chacun de revenir à sa propre vie. Serleena aimait beaucoup Laar – plus, même – mais pour le moment, elle ne souhaitait qu’une chose : panser ses plaies dans son coin, à sa manière, et elle ne pouvait le faire en sa présence. Pis ; c’était les rincer à l’acide que de rester auprès de lui. Elle grimaça sans s’en rendre compte. Pourquoi lui, pourquoi elle, pourquoi maintenant ? Pourquoi ?

Quel bordel. Elle ferma les yeux quelques instants, malaxant ses tempes sans rien dire, tentant de réfléchir, d’y voir clair. En vain.
Elle avait beau être aux côtés de Laar, une fois de plus elle était seule. C’était à elle seul qu’incombait l’immense responsabilité de remettre le démon sur le droit chemin, de ramener les choses à la normale pour qu’enfin, elle-même puisse prendre une retraite bien méritée, dans sa confortable bibliothèque, en compagnie d’un étrange chat nommé Titus.

Elle sentit en elle une vague monstrueuse de colère et d’injustice, quelque chose qui donnait envie de tout détruire sur son passage – et elle, à l’instar de Laar autrefois, en avait la capacité. Mais ce n’était pas d’elle que venait cette envie. Et elle ne devait pas y prendre garde. Elle accusa la violence des sentiments qui se répercutaient en elle sans rien en montrer et l’écouta s’emporter en l’appelant « Mystic » à trois reprises, en tentant de lui expliquer très succinctement ce qui s’était passé... elle ne dit rien, le laissa cracher sa rancœur.
Elle aussi avait envie d’être en colère, et en avait le droit. Elle n’avait pas envie d’être là, d’écouter ses histoires avec la fée, elle n’avait pas envie de sauver quelqu’un qui ne demandait pas à l’être, et malgré tout, elle se tenait devant lui, cachant au mieux ses propres émotions.
Quand enfin elle réagit, elle ne put contrôler entièrement sa voix, elle aussi pleine de colère retenue, de colère contre le destin qui l’avait amené ici de force et contre Laar qui ne trouvait rien de mieux à lui dire qu’il aurait préféré crever en paix, égoïstement… Comme si soudain elle réalisait qu’elle avait sa propre volonté, et sûrement aidée de la rage que Laar enfouissait en elle, elle se sentit terriblement vexée.

*Mais oui, bien sûr ! songea-t-elle durement. Crève donc, Laar, puisque tu es le seul qui me reste et que tout le monde ici ne pense qu’à sa peau ! ‘Mystic’ peut pourrir en Enfer, ou aux Cieux, comme il lui plaira, seule et abandonnée de tous, parce qu’elle a beau être là pour toi autant que possible, tu n’as jamais été là pour elle, alors après tout, quelle différence ? *

Elle en avait les larmes aux yeux. Son dernier ami l’abandonnait. Elle avait été seule à la mort de Daemo, seule à chaque fois qu’elle avait quitté Twotf, personne ne s’était interrogé, personne ne l’avait suivie, et à son retour on l’avait toujours retrouvée comme si de rien n’était, comme si elle n’était pas partie, comme si son regard sombre et ses cernes ne clamaient pas ce qu’elle avait traversé et à quel point elle avait besoin de soutien…
Elle non plus ne s’expliquait pas cette colère soudaine ; peut-être le trop plein des derniers évènements qui s’étaient si vite enchaînés, ou juste parce qu’elle réalisait pour la première fois qu’elle n’avait réellement personne sur qui compter. Elle avait toujours pensé que c’était Laar, mais il lui avait brisé le cœur, et si elle pouvait le pardonner pour ça, sachant qu’il avait alors complètement pété les plombs, elle ne pouvait lui pardonner de n’avoir jamais été là durant ses heures les plus sombres, à elle, toutes ces années…. Et maintenant, elle devait l’aider... un comble.

Elle se retint de le gifler pour qu’il se ressaisisse ; son corps était trop frêle et sa violence à elle trop peu retenue, mais néanmoins, elle saisit à son tour avec force son poignet, tâchant de mettre de côté sa rancœur et de ne s’occuper que de la situation actuelle.

"Tu ne t’es jamais interrogé sur cette façon dont le destin te prend toujours sous son aile durant tes heures les plus sombres ? Pourquoi, à ton avis ? Tu n’as su que gâcher ta vie, regarde… mais visiblement, tu as un rôle à jouer, et on ne te lâchera pas tant que ce ne sera pas fait."

Son regard s’attarda sur son frêle corps contre lequel il s’insurgeait et elle ajouta, toujours avec force, sans lâcher son poignet fin :

"Inutile ? Qui te dit qu’elle est inutile ? Elle a sûrement bien plus à t’apprendre que la précédente, Laar.
Cette enveloppe est encore innocente et saine. C’est celle d’un nouveau départ."

L’avoir un peu brusqué lui fit se sentir mieux, plus calme, plus maîtresse d'elle même. Elle relâcha son bras qui portait à présent une légère trace rouge…
Tandis que Laar lui-même s’était exprimé avec la force désespoir, la mettant presque au défi de réussir à faire quelque chose de lui, elle le regarda longuement dans les yeux sans rien dire.

Il ne saisissait peut-être pas très bien le concept d’ange gardien.


"Pas moi. Toi. Si tu ne t’en sens pas capable, je ne peux rien faire pour toi. Je suis là pour t’aider à y parvenir, mais je ne peux pas faire les choses à ta place."

C’était vrai, partout, où qu’on aille, quelle que soit notre croix : Aide-toi, et le ciel t’aidera. Il n’y avait pas de miracles, pas de secrets.
Elle se recula légèrement, passa ses mains dans ses cheveux pour se changer les idées, sans le lâcher du regard. En général, les Anges Gardiens ne connaissent pas leurs protégés. Cela évite les situations de ce genre, et les complications inutiles. Pas de sentiments pour interférer. Les choses sont alors bien plus aisées. Mais là, ce n’était visiblement pas une coïncidence, même si elle ne comprenait toujours pas ce choix injuste. Elle se sentait incapable de l’aider… elle avait d’abord besoin de s’aider elle-même… elle resongea à ce qui s’était passé quelques heures plus tôt, dans sa chambre… le miroir brisé, et la larme qu’elle avait laissé coulé, la première depuis si longtemps… Il lui aurait fallu juste… un peu de temps. Mais on ne lui en avait pas accordé.

Elle finit par s’asseoir par terre, un peu écartée de la balançoire qui la dépassait à présent, passa la paume de sa main sur son front et, afin de savoir tout de suite ce qui l’attendait, elle murmura :


"Dis moi tout de suite Laar, tu comptes te battre ou abandonner ?"
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